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Identité noire : Dior célèbre l’artiste ghanéen Amoako Boafo

Signe des lignes qui bougent, la nouvelle collection homme de la maison de luxe française, Dior, est portée uniquement par des mannequins noirs et s’inspire du travail du jeune peintre ouest-africain.

L’artiste ghanéen Amoako Boafo peint avec ses doigts des portraits d’hommes noirs qui ont « un sens du style ». Le créateur britannique Kim Jones s’en inspire pour sa nouvelle collection Dior homme présentée lundi 13 juillet dans un film au dernier jour de la Fashion Week numérique à Paris.

Si la présentation de haute couture Dior il y a une semaine dans un film du réalisateur italien Matteo Garrone a été critiquée pour son manque de diversité, cette collection homme de la maison de luxe française est portée exclusivement par des mannequins noirs.

 « Portrait d’un artiste » : cette collection mixant des pièces sportswear chic avec des vestes et manteaux aux coupes sophistiquées, couleur gris perle emblématique de Dior avec des touches flashy de rose, jaune ou vert est née de la fusion de ces deux mondes créatifs dont la vidéo montre des affinités inattendues.

Dior place au centre du film l’artiste « qui explore la perception de l’identité noire et de la masculinité ». Les tableaux d’Amoako Boafo, valeur montante qui explose sur le marché de l’art, sont transposés sur des silhouettes de haute couture « subtilement fuselées et épurées », souligne Dior dans un communiqué.

« J’adore son travail, j’ai toujours voulu travailler avec un artiste africain car j’ai grandi en Afrique et l’art africain a toujours fait partie de ma vie », explique Kim Jones dans le film.

Lorsqu’il se rend dans l’atelier du jeune peintre (36 ans) au Ghana, il découvre une œuvre représentant un homme vêtu d’une chemise ornée d’un imprimé lierre, emblématique de la maison française.

« A partir de là, nous avons eu l’idée d’utiliser les textures, les imprimés, les motifs et les couleurs de ses œuvres afin de créer de véritables portraits vivants », poursuit le styliste britannique. Cette idée était d’abord destinée pour un défilé qui n’a pas pu avoir lieu pour cause de crise sanitaire, mais le film a permis de parler davantage de l’artiste, « de sa vie, de ses sujets et de ses portraits », souligne Kim Jones.

« De la magie avec les couleurs »

La première partie du film de dix minutes est tournée dans l’atelier d’Amoako Boafo qui enfile des gants et pose avec ses doigts de grosses touches de couleurs vives : « Du marron terre d’ombre, du bleu, du jaune, du rouge. Je fais de la magie avec. » « J’adore la mode, j’ai tendance à m’intéresser aux personnes qui ont un certain sens du style », explique-t-il en montrant le portrait d’un mannequin portant un tailleur bleu ciel peint sur fond jaune.

Au croisement de l’art contemporain et du documentaire, le film se présente en deux parties : une première éditée par l’artiste vidéo Chris Cunningham avec des images tournées à Londres et au Ghana et une seconde réalisée par Jackie Nickerson dévoilant les tenues de Kim Jones.

En inaugurant le 6 juillet cette Fashion Week parisienne dans une vidéo, la top model britannique Naomi Campbell, engagée contre la discrimination raciale, avait appelé l’industrie à tirer les leçons du mouvement antiraciste Black Lives Matter (« les vies noires comptent ») et à « imposer l’inclusion » dans les défilés.

La Rédaction (Avec le Monde et AFP)

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